30 septembre 2012

Chaos dans la nuit de Madrid.



Le Grand Soir | 28 septembre 2012 | par Ariane Walter


Aïe ! Calvi, chantre du libéralisme, avait invité Jacques Généreux, l’économiste du Front de gauche.



Une soixantaine de blessés dont un grave. Faudra-t-il des morts pour que les gouvernements Européens comprennent qu’ils sont game over dans l’histoire du monde et des peuples ? Que leur vieille caste a vécu ?


Que leur domination n’est qu’une question de mois ? Que cela va arriver. Que la pression qu’ils exercent sur des hommes et des femmes de chair, de sang et d’Histoire au nom de jeux virtuels malsains qui entretiennent leur trésor de guerre est connue pour ce qu’elle est : un hold-up. Une escroquerie. Une pyramide de Ponzi à l’échelle des Etats. Organisée par les Etats.

Hier soir, dans la nuit de Madrid, au cœur d’une ville encore une fois débordante de peuple et de cris, la police chargeait sans ménagement. En direct, sur des sites que se communiquaient les facebookiens, on voyait ce qui n’est certes pas une découverte, les stupides et inutiles violences de baraques policières face à un peuple encore désarmé. Encore. Violence qui entraînera d’autres violences. On tremble en attendant le coup fatal . Et tous, sur internet, de se transmettre ces photos de foules immenses qu’on ne verra nulle part, de visages ensanglantés, d’hommes âgés traînés à terre, de femmes étouffées qui vont conduire on ne sait où.

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Facebook est au coeur de ces luttes. Ceux qui sur Agoravox ou ailleurs critiquent le facebook d’il y a trente ans sont complètement à côté de la plaque. Ils ont raté un train. L’histoire roule sans eux. De nombreux articles critiques, le bug imaginaire d’hier, les mauvais résultats en bourse de facebook montent bien l’inquiétude des maîtres. Ils ont créé un instrument de collégiens mais les collégiens deviennent des révoltés. Des passionnés d’histoire contemporaine. La décision de faire le siège de l’assemblée Nationale à Madrid et d’exiger la démission du gouvernement, d’obtenir une nouvelle constitution, d’échapper à la tyrannie des banques a été à l’origine une page Facebook. Un rendez-vous facebook. Facebook est le quartier général de la révolte. L’estafette des peuples. La fronde de David tourne sur ses pages.

On parle d’une grève à l’échelle Européenne. Ce mercredi, la Grèce décrète une grève générale. Il est évident que Lisbonne et Madrid ont donné le ton. Que l’on sent une exaspération qui ne va pas rentrer à la niche. Un désespoir qui porte sans cesse cette question : « Va-t-il falloir se battre pour que vous entendiez raison , pourritures de libéraux ? « Pourriture, le mot n’est pas insultant. Il ne fait que constater l’évolution d’un capitalisme et d’un libéralisme qui ont longtemps porté des promesses de richesses et qui, comme le communisme, lui aussi porteur d’espoir, glissent actuellement vers un monde de goulags. On a eu beau jeu, autrefois, de critiquer les intellectuels qui n’avaient pas vu la déviance du communisme. Actuellement l’histoire recommence et la déviance morbide du libéralisme stalinien, ses tenants aveugles refusent de la reconnaître car c’est leur monde qui va s’effondrer.

Aujourd’hui encore des rendez-vous sont pris à Madrid.
Dimanche ce sera au tour de la France.

Cette France de droite, complètement assommée par des années de consommation, de tours, le dimanche, dans des centres commerciaux, explosée à des kilomètres et des kilomètres de son boulot, ayant fait des études qui lui ont donné le dégoût de l’étude. Aveugle. Plus bétail que berger.

La France, c’est la belle au bois dormant qui vit dans un monde qui n’existe plus. A peine réveillée de petits cauchemars : « La vie est chère ». Le dos tourné à la politique si ce n’est pour rêver d’une France aux Français qui est, depuis longtemps, une France aux Américains .

Hier Hollande a joué les caniches Atlantistes à l’ONU. Il reconnaît le gouvernement provisoire Syrien qui n’existe pas. Il est très fort. Il serre les dents et les fesses pour faire passer son traité. Le parti ex-socialiste tout entier s’est déshonoré hier en votant pour le soutien mordicus de ce traité Merkel-Sarkozy. Combien ont raison ceux qui font remarquer que ce sont les socialistes qui devraient quitter le gouvernement et non EELV car seuls les socialistes, si l’on s’en tient à leurs promesses, se déjugent dans cette affaire.

Mais quelle époque essentielle nous vivons !
Sous le vent d’une immense guerre.

Sans doute la seule réponse de l’Amérique défunte à un monde qu’elle a saigné à blanc et qui ne supporte plus ses vols de vampires.

Hier l’ambassadeur Israélien posait un ultimatum à Obama. Ne nous gênons pas. Obama, on le sait, est trop mou pour eux. Ils veulent la guerre. Se donnant les meilleures raisons du monde. Des millions d’hommes, peut-être sont à la veille de mourir à cause de ces fous d’Israéliens qui mettent la survie de leur pays au-dessus de la survie de la planète. Eux ou le chaos. Ils ne connaissent que ça. Des hommes de religion. Chapeau ! Et permettez de douter des armes de destruction massive des Iraniens quand on a vu celles des Irakiens !



Hier soir un autre évènement était consacré au TSCG.
Il y a eu l’explosion d’une bombe à « C’est dans l’air » chez Calvi.

Calvi, ce chantre du libéralisme, qui invite soit des porno-libéralistes opposés à des croyants libéralistes eux-mêmes discutant avec des libéralistes mormons avait invité Jacques Généreux, l’économiste du Front de gauche. Comment une telle hérésie a-t-elle été possible ? Si maintenant les gens de gauche peuvent donner leur avis à « C’est dans l’air », où va-t-on ! Je n’imagine qu’une raison. Le producteur de l’émission a couché avec la femme d’un des pontes de la chaîne qui, apprenant ce fait, a décidé de se venger en envoyant à Calvi un faux texto « Invite Généreux ». Ca ne peut être qu’une histoire dans ce style.

Certes M. Généreux est quelqu’un de très calme. A sa place on aurait fait voler les cendriers plus tôt. Mais bon. Il a résisté aux bavardages des uns et des autres et il quand même réussi à faire exploser une bombe quand il a dit que c’étaient les retraités, les ouvriers et la classe moyenne qui paieraient la facture du fameux TSCG. Les trois experts libéraux dont le nom ne m’intéresse pas, appelons- les Sachs 1, 2 et 3 faisaient une tête qui réjouissait les cœurs, un des grands moments comiques ayant été l’arrivée du SAMU, juste après la question étranglée de Calvi : « Mais il y a tout de même des dettes à payer ????? »

Et Généreux : « Hé non, gros rigolo ! La dette est une illusion qu’agitent tes maîtres, les David Copperfield de la finance. C’est un leurre. On veut un audit. On veut que cette dette soit déclarée odieuse. »

Enfin, pas tout à fait mais presque. Il a dit : « Il suffit d’emprunter à 1% à la banque européenne au lieu que celle-ci prête à 1% aux banques qui prêtent ensuite à 7% aux peuples, pour régler ce problème. »

Pour « C dans l’air » c’était comme si Chateaubriand s’était masturbé en public devant Madame de Staël ! Un truc énorme et very shocking.

Décernons les oscars de la journée :
Oscar du courage à Madrid.
Oscar de la surprise à Généreux .
Oscar de la folie aux Israéliens.
Et oscar des préparatifs pour la manif de dimanche aux Français.

Français, vous êtes les enfants de la Révolution et de Robespierre ! Vous avez un sang noble dans les veines ! Vous n’êtes pas des moutons de Conforama et de Mac Do ! Debout ! Pour vous ! Pour vos enfants ! Pour l’Histoire !

Ariane Walter

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