28 février 2013

Syrie, Reporter sans Frontières, Al Qaïda, CIA ...


 
Resistance71 Blog | 28 février 2013

Ingérence occidentale en Syrie: le photographe français tué en Syrie, financé par la NED (CIA) via son employeur Reporter sans Frontières…


Ceci reconfirme une fois de plus si besoin était la suspicion systématique qui entoure toute ONG de nos jours. Ces organisations sont le plus souvent des paravents des gouvernements et des services de renseignement occidentaux qui manipulent les membres souvent (pas toujours…) de bonne foi, même si des agents intégrés font le sale boulot. Olivier Voisin était-il dupe ? Donnons-lui le bénéfice du doute. Ce qui est sûr, c’est que Reporters sans Frontières est une officine de renseignement.

Dans cet article Cartalucci pense également que la seule solution pour stopper cette pourriture institutionnelle est de boycotter les institutions et de créer un contre-pouvoir autogestionnaire, en tout cas des entités de démocratie directe non représentative.

L’idée fait de plus en plus son chemin, l’oligarchie flippe et devant une poussée autogestionnaire qu’elle doit éviter à tout prix, elle tente de ranimer la flamme du communisme autoritaire d’état, qu’elle finance et contrôle tout autant. Nous écrivons un article à suivre sur ce sujet. La résurgence dans les merdias et les mentions faites tous azimuts au « communisme » (comprenons marxiste) et des tentatives timides pour l’heure de réhabilitation de Staline, ne sont pas du tout un fait du hasard… C’est une nouvelle manipulation pour détourner l’attention de la montée de l’idée du contre-pouvoir autogestionnaire, qui, contrairement au « communisme » marxiste et toutes ses variantes que l’oligarchie peut contrôler, serait une véritable catastrophe, car tout commencerait à lui échapper… inéluctablement et sans espoir de retour.

Le chemin autogestionnaire est la voie et la voix des peuples. Nous devons y arriver, Cartalucci le sent bien lui aussi, comme beaucoup d’autres.

– Résistance 71 –


Le photographe français décédé en Syrie était financé par le ministère des affaires étrangères américain et était intégré avec Al Qaïda


Tony Cartalucci

Le 25 Février 2013


url de l’article original:
http://landdestroyer.blogspot.co.uk/2013/02/dead-french-photographer-was-state.html

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Comme indication supplémentaire de la nature dépravée de la campagne occidentale contre la Syrie et la nature tout aussi dépravée de ses institutions, méthodes et fausses-ONG, justifiant une tendance croissante d’éjecter les “journalistes” occidentaux et les ONG d’un nombre toujours croissant de nations, il a été révélé qu’un photographe français, récemment tué en Syrie, était intégré avec les militants terroristes à Idlib dans le nord de la Syrie et travaillait pour le compte de “Reporters sans Frontières”, financés par la National Endowmnent for Democracy (NED, NdT: officine de la CIA).

Le quotidien britannique Daily Mail a révélé dans son article, « French photographer killed by flying shrapnel in Syria as rebels launch fresh offensive on police academy in Aleppo, » que:

“Un photographe français a été tué par des éclats de projectile en Syrie alors qu’il couvrait les opérations d’un groupe armé de l’opposition.”

Le gouvernement français a dit aujourd’hui qu’Olivier Voisin travaillait avec Reporters sans Frontières près de la ville d’Idlib au nord-ouest du pays.

Idlib en Syrie, ainsi que la vaste majorité du nord du pays, est notoirement gérée par Al Qaïda. En fait, un article récent du Washington Post a stipulé que le nord de la Syrie était sous domination d’Al Qaïda et que des nations occidentales ainsi que leurs partenaires arabes avaient décidé d’envoyer des armes de Daara depuis le sud de la Syrie. Bien entendu, Daara est aussi un nid d’activisme extrémiste depuis longtemps, incluant Al Qaïda et ce des années avant que la soi-disante “révolte” ne commence.

L’article du Post intitulé: « In Syria, new influx of weapons to rebels tilts the battle against Assad, » admet:

Une poussée d’avancée rebelle en Syrie est activée au moins en partie par l’afflux d’armement lourd dans un effort renouvelé de puissances extérieures à la Syrie, d’armer des modérés de l’ASL, d’après des officiels arabes et rebelles.

Les nouvelles armes, incluant des armes anti-chars et des fusils sans recul, ont été acheminées au travers de la frontière jordanienne dans la province de Daara ces dernières semaines afin de contrer l’influence grandissante des groupes extrémistes dans le nord de la Syrie en favorisant d’autres groupes modérés combattant dans le sud du pays, ont dit les officiels. Malgré un extrémisme rampant dans le nord, le photographe français Olivier Voisin s’est retrouvé parmi ces militants au milieu de ce qu’on nous dit être des “vagues de gains de terrain” par les rebelles. Apparemment, ces “gains” se font au prix de lourdes pertes.

L’organisation de Voisin, Reporters sans Frontières, est une fausse-ONG notoire qui joue un rôle pivot sur l’échiquier global, diminuant les nations ciblées par les intérêts financiers et entrepreneuriaux de l’occident, l’association travaille en tandem avec le ministère américain des affaires étrangères (State Department) et ses mandataires en Iran, en Chine, en Russie, au Soudan et partout où Wall Street et la City de Londres souhaitent planter leur drapeau. En 2008, Reporters sans Frontières a reçu de l’argent de la NED (, Reporters Without Borders received cash from) dont le bureau directeur représente le who’s who des néo-conservateurs va t’en guerre et des intérêts spéciaux des entreprises et de la finance.

Alors que ces intérêts constituent l’anti-thèse des “droits de l’Homme”, de la “liberté humaine” et de la “démocratie”, ces principes sont pourtant utilisés pour faire levier sur la sympathie du public et pour soutenir la subversion et les changements de régime dans les nations ciblées.

Reporters sans Frontières a aussi reçu de l’argent du Trust Sigrid Rausing, de la Fondation Overbrook et du « Center for a Free Cuba. » Du ministère US des affaires étrangères et basé à Washington DC. Notons que le trust Sigrid Rausing donne aussi des fonds à l’International Crisis Group (ICG), de concert avec BP, Chevron, Shell, Deutsche Bank Group et la Morgan Stanley Bank, ces entreprises aidant en partie le développement du modèle et en soutenant la violence qui a ultimement coûtée la vie de Voisin. De fait l’ICG a au sein de son comité directeur Kofi Annan, qui aida les militants de l’OTAN à gagner du temps pour réarmer et se déployer plus avant en Syrie, grâce à son “plan de paix” déloyal.

Et alors que le gouvernement syrien et le peuple de Syrie se battent contre les militants d’Al Qaïda, chouchoutés, armés et financés par les forces de l’OTAN, basés de manière admise en Turquie, côte à côte avec des batteries de missiles Patriot dispensés par les Etats-Unis, des agents de la CIA, ainsi que des forces spéciales commandos des armées françaises et britanniques, les médias à la botte occidentaux semblent n’être concernés que par la mort de Voisin ainsi que par des rapports non confirmés et vraisemblablement fabriqués par des militants, stipulant que la Syrie tire des missiles “Scud” sur Alep. De plus, des faits confirmés d’explosions de véhicules piégés portant toute la marque de fabrique d’Al Qaïda (NdT: c’est à dire de la CIA…), ont fait de nombreuses victimes civiles à Damas, ceci fut rapidement excusé, réfuté et enterré par les medias occidentaux propagandistes. De fait, les Etats-Unis bloquent une résolution de l’ONU qui condamnerait les attentats à la bombe les plus récents d’Al Qaïda à Damas, attentats qui ont ôtés la vie à plus de 50 personnes, comprenant de jeunes élèves syriens.

La fuite en avant dépravée de l’occident, de ses gouvernements, de ses institutions, médias, et de ses fausses-ONG, défigurent de manière constante tout concept potentiel de “loi internationale” et a laissé les peuples occidentaux avec une légitimité vacillante, qui va inévitablement impacter sur leurs vies et pas seulement sur la politique étrangère. Une politique étrangère criminelle n’est qu’un des symptômes d’une oligarchie corrompue, dominée par les intérêts entrepreneuriaux et financiers, qui ont kidnappés les institutions, les chartes et les contrats sociaux qui lient ensemble une société fonctionnelle. La solution est de boycotter et de finalement remplacer ces monopoles corporato-financiers en créant et en cultivant des entités locales qui servent directement les intérêts des peuples.
 
 

Tripoli delenda est !


Faire tomber le régime libyen et assassiner son chef n’avait évidemment pas pour objectif la défense des droits de l’homme et le philosophe de pacotille qui a essayé de la faire croire devrait être aujourd’hui inculpé d’apologie et de complicité de crimes de guerre par la Cour pénale Internationale si celle-ci voulait encore garder un minimum de crédibilité internationale

L’implication de Kadhafi dans le politique africaine et sa volonté de promouvoir le panafricanisme, s’ils sont bien connus de nombreux africains ont été soigneusement passés sous silence par les gouvernements et les médias occidentaux alignés.

Parmi les initiatives de Kadhafi, la création d’une organisation internationale à vocation régionale large a certainement été la plus mal perçue et la plus passée sous silence en Occident.
 

27 février 2013

Résister, un verbe qui se conjugue au présent



Attac France | 27 février 2013


Hommage à Stéphane Hessel, résistant d’hier et d’aujourd’hui

 

Résister, disait Lucie Aubrac, est un verbe qui se conjugue au présent. Résistant d’hier contre le nazisme, Stéphane Hessel était aussi un résistant d’aujourd’hui, engagé contre les méfaits du néolibéralisme, l’écart grandissant entre les plus riches et les plus pauvres, la dictature des marchés financiers, l’exploitation abusive des ressources de la terre, les traitements inhumains infligés aux personnes les plus défavorisées.

Stéphane Hessel était aussi un bâtisseur. Il avait participé à l’élaboration du programme du conseil national de la résistance, dont Attac a fêté avec lui le soixantième anniversaire en 20041. Il avait ensuite co-rédigé la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Infatigable défenseur des droits humains, il a été également de tous les combats anti-coloniaux. Sa défense rigoureuse du peuple palestinien lui a valu d'essuyer à maintes reprises insultes et diffamation.

Jusqu’à la fin, il a été aux côtés de ceux qui menaient les luttes pour un monde plus juste. Son livre «Indignez-vous», qui a rencontré un écho planétaire, a été le drapeau de milliers de manifestants du monde entier qui se sont mobilisés contre un système injuste et de moins en moins démocratique.

Attac France rend hommage à la mémoire de Stéphane Hessel et s’associe à la peine de sa famille et de ses amis.
Attac France,
27 février 2013


Le 15 janvier 2012, Hessel avait conclu une manifestation internationale organisée par Attac sur "Leur dette, notre démocratie". Voici son intervention qui témoigne de la flamme qui l’animait – et qu’il parvenait à transmettre aux autres


Leur dette, notre démocratie: Stéphane Hessel par BTrenaissance


Maroc, un procès inique



Par Cyberacteurs

Pétition : Maroc, un procès inique : libération des prisonniers politiques sahraouis.


Malgré les nombreux rapports des organisations internationales des droits de l'Homme et les résolutions du Parlement européen, le Maroc poursuit sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés, même pendant la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross.
56 militants sahraouis sont toujours emprisonnés, notamment les 24 de la prison de Salé arrêtés en novembre 2010 après le démantèlement violent du camp de Gdeim Izik par les forces policières et militaires marocaines.
Détenus depuis 28 mois, leur procès vient de se tenir devant un tribunal militaire, en violation du droit international et même de la législation marocaine.
Alors que ce sont tous des civils, pour la plupart défenseurs des droits de l'Homme, qui ne font que réclamer de façon pacifique le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, ils ont été condamnés par ce tribunal militaire le 17 février à de très lourdes peines de prison : 9 à perpétuité, 4 à 30 ans (dont Ennâama Asfari co-président du CORELSO), 7 à 25 ans, 2 à 20 ans.

En coordination avec la campagne, http://www.ecrirepourlesliberer.com/


Pour en savoir plus :
http://www.wshrw.org/fr
http://ap-so.blogspot.fr/
http://www.arso.org/
http://www.nouvellesdusahara.fr/

 

 

26 février 2013

Message de la planète Terre. 7-1

Eux et nous VII (I)

I.  - Les (dé)raisons d’en haut.
II - La Machine en presque deux feuillets.
III - Les Contremaîtres.
IV - Les douleurs d’en bas
V - La Sexta
- - - PS à la Sexta,
VI - Les regards, 1.
    - Les regards. 2 .
    - Les regards. 3 .
    - Les regards. 4.
    - Les regards. 5.
    - Les regards 6.
VII - Les plus petit•e•s
      - Les plus petit.e.s 1.
      - Les plus petit•e•s 2
      - Les plus petit•e•s 3
      - Les plus petit.e.s 4
      - Les plus petit.e.s 5
      - Les plus petit.e.s 6
      - Les plus petit.e.s 7 (dernier)

VII. Les plus petit•e•s (I)

vendredi 22 février 2013, par SCI Marcos

1. Apprendre à gouverner et à nous gouverner, c’est-à-dire à respecter et à nous respecter

Février 2013.
 
Note : les manuels, qui font partie du matériel de soutien pour le cours « La Liberté selon les zapatistes », sont le produit de réunions que les bases de soutien zapatistes de toutes les zones ont réalisées pour évaluer les travaux de l’organisation. Des compañeras et compañeros tzotziles, choles, tzeltales, tojolabales, mames, zoques et métis, provenant des communautés en résistance des cinq Caracoles, se sont demandé et se sont répondu entre eux, ont échangé leurs expériences (qui sont différentes selon chaque zone), ont critiqué, se sont autocritiqués, et ont évalué leur avancée et ce qu’il reste à faire. Ces réunions ont été coordonnées par notre compañero le sous-commandant insurgé Moisés, et ont été enregistrées, transcrites et travaillées pour l’élaboration des manuels.

Comme lors de ces réunions les compas ont partagé entre elles et eux leurs pensées, leurs histoires, leurs problèmes et les solutions possibles, elles-mêmes et eux-mêmes ont donné un nom à ce processus : « le partage ».

Voici quelques extraits du partage zapatiste.


(…)
Nous sommes ici pour partager l’expérience et l’une de celles-ci, notre parole comme zapatistes, c’est que nous gouvernons ensemble, nous gouvernons collectif. Quel partage pouvez-vous nous donner de la façon dont vous faites ça, de gouverner ensemble, collectif ?
La façon dont nous travaillons est de ne pas se séparer du village. De même que nous le faisons toujours dans des questions de règlements ou de plan d’activités ou de travail, l’information doit parvenir au village, les autorités doivent être présentes dans les plans, en faisant les propositions.
(…)
Là-bas, nous sommes en train de travailler certaines choses et nous considérons ce qui fait partie des obligations du gouvernement autonome ; quelque chose qui est une obligation du gouvernement autonome, c’est de s’occuper de n’importe quelle personne qui se présente au bureau pour différents motifs, qu’on donne ou qu’on ne donne pas de solution à son souci, mais elle doit être écoutée. Qui que ce soit, zapatiste ou pas zapatiste, c’est comme ça que nous travaillons là-bas, sauf au cas où il s’agit de gens du gouvernement [officiel, NdT] ou envoyés par le gouvernement, bon, si c’est ça, eux, on ne s’en occupe pas, là-bas on ne s’occupe pas d’eux. Mais sinon, qu’ils soient de n’importe quelle organisation sociale, on s’en occupe. Là-bas, nous travaillons aussi dans le sens et nous veillons à toujours appliquer les sept principes du mandar obedeciendo, commander en obéissant, et cela nous pensons que nous devons le faire comme ça, c’est comme une obligation, pour ne pas commettre les mêmes erreurs que commettent les instances du mauvais gouvernement et ne pas avoir les mêmes manières qu’eux, alors ce qui nous régit, c’est les sept principes.

*

Le premier Aguascalientes [lieu de débats, forum, NdT] s’est construit à Guadalupe Tepeyac, c’est là qu’a commencé le premier pas de notre organisation et de notre façon de faire valoir notre droit. Cet Aguascalientes, nous avons dit que c’était un centre culturel, politique, social, économique, idéologique, mais avec la trahison d’Ernesto Zedillo, lui, il a pensé qu’avec ce démantèlement, cette offensive qu’il a menée, il a pensé qu’avec ça il allait en finir avec la politique de notre organisation. Mais sa politique s’est retournée contre lui, parce que, à partir de là même, cette même année 94, il a été déclaré qu’on ferait cinq Aguascalientes de plus.
(…)

*

Ces communes ont dit que c’était là qu’allait être le siège, alors on a commencé à chercher des noms pour les communes, comment elles vont s’appeler, une fois qu’on a eu le siège on a commencé à voir comment appeler les communes. La première commune autonome, qui était La Garrucha, a dit qu’elle allait s’appeler Francisco Gómez ; l’autre commune autonome qui aujourd’hui est San Manuel, qui était Las Tazas, disons, elle s’est appelée San Manuel ; Taniperlas s’est appelée Ricardo Flores Magón ; San Salvador, Francisco Villa. Tous ces noms ont été en l’honneur du compañero Francisco Gómez, que nous connaissons tous, car c’est un compañero qui a donné sa vie pour la cause qui est la nôtre, c’est ce qu’a déjà signalé le compañero, il est mort dans le combat à Ocosingo le 1er janvier [1994, NdT], c’est comme ça que la commune s’est appelée Francisco Gómez. Et puis San Manuel en l’honneur du compañero Manuel, qui est le fondateur de notre organisation. Ricardo Flores Magón, on sait aussi que c’est un lutteur social qui se trouve déjà dans l’histoire. Et Francisco Villa, eh bien pareil, c’est un révolutionnaire que nous connaissons tous. Alors c’est comme ça que se sont formées nos communes, et les décisions ont toutes été prises dans une assemblée communautaire, dans l’assemblée régionale de là-bas on a donné tous ces noms à nos communes. Compañeros, voilà le peu de paroles que j’avais à vous dire, et on va passer à d’autres compañeros ou compañeras pour expliquer la suite.
(…)

*

Les problèmes principaux qui se sont présentés depuis le début de [inaudible], le problème de l’alcoolisme, où en est ce problème à présent dans votre zone ?
Eh bien compañero, en ces temps-là, au début de 1994, juste après la guerre, certains s’étaient joints avec la peur au ventre. La guerre avait commencé, nous nous sommes tous agglomérés, comme on nous l’avait dit, nous sommes entrés dans le mouvement, et pourquoi nous y sommes entrés, peut-être bien comme ça, et les gens se sont agglomérés. Certains, oui, ils l’ont fait consciemment, mais d’autres par peur. Alors ceux qui l’ont fait avec la trouille, c’est normal, ils n’étaient pas à leur aise pour faire le travail, et qu’est-ce qu’ils faisaient ? Même si nous avions l’ordre de ne pas boire un coup, vous savez ce que c’est, ils picolaient en douce. Qu’est-ce que nous faisions ? Nous, nous ne les punissions pas, ce que nous faisions, c’est pour ça qu’on a la commission des anciens, ce sont eux qui sont chargés de leur dire pourquoi tu fais ça et de leur expliquer le mal qu’ils se font à eux-mêmes. Alors ceux qui obéissent, ben pratiquement ils vont continuer, et les autres, eh ben, ils se tirent. Voilà la réponse.

*

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Compañeras et compañeros, bonsoir à tous. Je viens d’une localité qui s’appelle ___, qui appartient à la commune Francisco Villa. Je viens représenter le Conseil de bon gouvernement, ma charge a été celle de membre du Conseil, de 2006 à 2009. Je vais vous expliquer quelle a été la cause de notre charge à tous, ce n’est pas à moi d’expliquer où nous avons commencé en 1994, je vais raconter un peu comment nous avons commencé après 1994. Avant, en 91, 92, quelle a été la cause du soulèvement armé ? La cause était la domination, la marginalisation et l’humiliation, les injustices et les normes ou lois des mauvais gouvernements et des propriétaires terriens exploiteurs. Et pareil avant, nos parents et grands-parents, ils n’en tenaient aucun compte, ils souffraient et nous n’avions pas de terre à travailler pour nourrir nos enfants. C’est comme ça que les villages zapatistes ont commencé à s’organiser et à dire « ça suffit, tant d’humiliation ». Alors ils ont pris les armes, sans s’occuper de la faim ou des marches de nuit.
C’est comme ça que nous nous sommes formés, et nous avons vu qu’organisés, unis, nous pouvions et nous allions pouvoir bien davantage. Ensuite, une fois passé le soulèvement, nous avons vu comment avancer pour former nos autorités autonomes dans chaque commune. C’est pourquoi nous sommes tous réunis ici pour discuter et partager la manière dont ont commencé à fonctionner nos gouvernements autonomes. Pourquoi je vous explique un peu de ce sujet ? Parce que ce que je pense, c’est que c’est à partir de là que nous avons commencé et avancé jusque là où nous en sommes à présent. Dans ce point que nous allons commencer à voir, la parole est au compañero ___, c’est lui qui va expliquer comment jusqu’aujourd’hui nous travaillons dans nos communes et dans le Conseil de bon gouvernement. C’est là toute ma parole, compañeros.
Compañeros, comme vous l’a dit l’autre compa, maintenant c’est le compañero ___ qui va essayer de nous l’expliquer, parce qu’il a été l’un des fondateurs de notre gouvernement autonome dans notre Caracol III, là-bas à La Garrucha, ce sont eux qui ont fondé les premières autorités. À présent, ils vont partager avec nous comment ils ont travaillé, comment ils se trouvaient, comment ils ont commencé et comment nous nous trouvons maintenant.

*

(…)
Bon, j’ai oublié de vous rapporter un truc ; plus ou moins un mois après le début de nos fonctions, là-bas, une organisation qui s’appelle la CIOAC [de filiation PRD] nous enlève et séquestre un compañero avec un camion, et nous nous sommes vus dans l’obligation de porter plainte, et pourtant ce n’était pas dans notre idée, ça, de porter plainte. Des membres du Conseil de bon gouvernement et des conseillers municipaux ont dû donner leur parole, une ou deux paroles, pour porter cette plainte, en équipe, chacun donnait sa parole et ainsi nous avons pu constituer une plainte, et nous avons réussi. Et nous le faisions en tant que « secrétaire », que « cuisinier », que « balayeur », parce qu’il fallait bien que nous fassions le ménage dans notre bureau et dans toute notre zone de travail, nous n’avions pas spécialement quelqu’un qui remplisse ces tâches, et c’est toujours comme ça jusqu’à maintenant.
(…)

*

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*

(…)
C’est ainsi que nous avons travaillé et que nous sommes arrivés à 2003, avec la formation des Conseils de bon gouvernement. Nous sommes arrivés aux conseils de bon gouvernement car dans cette zone, pour ainsi dire, nous ne savions pas si cette direction de l’association de communes serait un jour autorités et serait gouvernement. Mais en 2003, quand se sont formés les Conseils de bon gouvernement, le peuple et l’association de communes ont décidé que ces huit compañeros, membres de la direction de l’Association de communes, deviendraient les autorités du Conseil de bon gouvernement. Et ces huit compañeros sont ceux qui ont pris en charge le Conseil de bon gouvernement pendant sa première période, qui a été de 2003 à 2006.
Ça s’est passé partout comme ça, ou dans des conditions comparables ; le Conseil de bon gouvernement ne disposait pas d’un local adéquat. Quelques jours avant que soient rendus publics les Conseils de bon gouvernement, les villages ont construit de toute urgence un local pour le Conseil de bon gouvernement, de même qu’un local pour chacune des communes autonomes, au centre du Caracol. Ils ont été construits avec les matériaux dont disposaient les villages à ce moment-là, des planches usagées, des plaques de tôle usagées, c’est comme ça qu’on a commencé, en moins d’une semaine ces constructions étaient faites. C’est comme ça qu’on commence, les bureaux sont prêts, arrive août 2003 et on les rend publics ; après la publication, les villages se réunissent, fiers d’avoir formé une instance de plus de gouvernement dans l’autonomie. Et au cours d’une fête, d’une grande célébration, ils installent formellement le nouveau gouvernement autonome, en lui livrant son bureau, réalisé avec les matériaux dont on disposait.
Nous pouvons donc dire que ça a été super, mais le peuple a livré au Conseil de bon gouvernement une table et deux chaises, c’était ça, son matériel, et un local un peu plus petit que celui où nous nous trouvons à présent, voilà ce qu’ont été les conditions. Quelques jours plus tard, quelqu’un là-bas a donné une petite machine à écrire, parmi les plus vieilles, et c’est avec ça qu’on a commencé à travailler. Nous avons reçu le local vide et nous avons commencé, il a été pris des initiatives de travail et nous avons commencé par aménager l’espace.
(…)

*

Dans le travail aussi, comme vous le voyez dans la zone où nous travaillons, il existe différentes façons d’être, différentes façons de s’habiller, différentes couleurs, différentes croyances, différentes manières de parler, et dans le travail aussi on respecte le compañero et la compañera, indépendamment de comment il ou elle est. La seule chose qui nous intéresse est la volonté et la capacité de travail, alors tout ça, comment on est, ça n’a aucune importance.
(…)

*

(à suivre)
J’atteste l’authenticité de ce qui précède.
Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain,
sous-commandant insurgé Marcos.
Mexique, février 2013.



 
Poder caracol de Lengualerta/Cuyo, musique Taxi Gang.
Vidéo de Pazyarte, images du Caracol zapatiste d’Oventik, Chiapas.
À la minute 2:42, on demande à deux compas internationaux ce qu’ils ont appris.
Ils répondent : « À partager. »



Zach de la Rocha, vocaliste de Rage Against the Machine,
explique l’intérêt du capital d’anéantir le zapatisme (avec une petite intervention de Noam Chomsky).
Zach a été dans les communautés zapatistes, un parmi les autres, sans frimer pour ce qu’il a été et est encore.
Il a su nous regarder, nous, nous avons appris à le regarder.
Musique de fond : la chanson People of the Sun.






La chanson Canto a la rebelión du groupe Ska-P,
avec les paroles. Cette chanson fait partie de leur nouveau disque 99%,
qui sortira au mois de mars 2013, cadeau de Marquitos Spoil.
Oh, y a pas de quoi. Et on y va, on se bouge !

Traduit par El Viejo.
Source du texte original :
Enlace Zapatista

23 février 2013

Etienne Chouard - Chercher la cause des causes



Via Au bout de la route.

22 février 2013

Lettre au PDG de Titan (par Pierre Deruelle)



Les carnets de Pierre Deruelle | 22 février 2013


Cher Monsieur Taylor,

Je viens juste de rentrer en France après un voyage d’affaires de plusieurs minutes dans ma salle de bain, je vous prie donc d’accepter toutes mes excuses pour ne pas avoir répondu à votre lettre datée du 8 février 2013.

Je comprends votre pensée et le fait que votre conseil d’administration protège son tas de pognon industriel et ses bénéfices attenants. Moi-même et les feignasses d’ouvriers français avons une histoire longue de 40 ans de plans sociaux et démantèlements d’entreprises en faillite, qui sacrifient des millions d’emplois, pour les revendre à la découpe et en faire des tas de fric défiscalisé, qui paient vos sessions de ski à Aspen. Les syndicats ont essayé pendant 4 ans de sauver une partie des emplois à Amiens parmi les moins mal payés, mais les actionnaires de Titan et Goodyear n’ont rien fait d’autre que de vouloir les réduire à l’esclavage.

J’ai visité la salle du conseil d’administration une fois en photos. Les actionnaires de Titan et Goodyear touchent des jetons de présence monstrueux, mais ne travaillent jamais. Ils sont en pause permanente et glandent dans des restaurants gastronomiques depuis plus de 70 ans pour certains, discutent à longueur de journée en picolant du Cognac hors d’âge en fumant des havanes, et ne produisent absolument rien. Je l’ai dit en face à mon chat. Il m’a répondu « miaou », ce qui veut dire que c’est comme ça partout dans le monde.

Vous êtes un chef d’entreprise néolibéral et vous voulez surfer sur des vagues d’oseille. Les chinois crèvent de faim pour fabriquer des pneus sans protection sociale moins chers qu’en France – en fait dans toute l’Europe – et vous cela vous fait marrer . Les ouvriers chinois mènent des grèves massives pour arrêter de crever la gueule ouverte au travail. Dans cinq ans, Michelin sera toujours capable d’offrir une protection sociale à ses salariés. Titan va prendre une grosse claque industrielle parce qu’il encourage l’esclavage de populations qui vont finir par cramer ses pneus partout dans le monde.

Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que les ouvriers français abaissent leur salaires au niveau de celui des chinois. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? Titan est celui qui a l’argent mais pas le savoir-faire pour produire des pneus. Qu’a Titan ? Il a surtout un PDG aliéné. Le fermier veut des pneus qui ne lui pètent pas à la tronche parce qu’ils ont été fabriqués dans des conditions inhumaines. Il se moque de savoir si ça rapporte assez aux actionnaires de Titan ou de Goodyear. Vous ne vous en moquez pas : “ça paye mon salaire exorbitant ! “

Les autres PDG de multinationales américaines ne valent pas beaucoup mieux que vous. Les ouvriers chinois ont du se battre bec et ongles à coup de grèves massives pour obtenir que les actionnaires US de vos multinationales cessent de les traiter comme du bétail.

Titan ira fabriquer ses pneus en Chine ou en Inde, paiera le prix de l’hubris et de la luxure pour vouloir rémunérer les salariés moins d’un euro de salaire et les ouvriers français continueront à fabriquer des pneus sans Titan. Vous pouvez garder vos actionnaires et votre soi-disant présidence directrice générale. Les ouvriers d’Amiens nord savent travailler, pas vous.

Cordialement

Pierre Deruelle

Président et Directeur Général de son chat et de sa salle de bains.
 

Qui dirige vraiment l'Union Européenne (vidéo RTBF)





 

Un long-métrage documentaire sur l’influence grandissante des lobbies sur le processus de décision dans les institutions européennes. Le film explore les opérations et les opportunités du Business bruxellois ainsi que ses répercussions.

Au début des années 90, deux jeunes hommes se rendent compte de l’impact considérable des lobbies sur les décisions de l’Union européenne prises à Bruxelles. Le premier se lance alors dans une enquête et une lutte, et devient le garde-fou des lobbies de l’Union européenne ; le second devient un lobbyiste haut placé de 40 multinationales.

Le film dévoile les coulisses des lobbies, les réseaux secrets du pouvoir et l’influence des grandes entreprises sur les décisions européennes prises à Bruxelles. Autrement dit, c’est une version officieuse de l’Intégration européenne depuis les années 80, l’histoire de l’emprise néolibérale dans la politique européenne.

A l’heure où l’Europe connaît une récession sans précédent qui pourrait bien mener à l’écroulement de l’économie mondiale, ce film tente de répondre à une question que des millions d’entre nous se posent : Qui dirige réellement l’Union européenne ?

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La Table ronde des Industriels européens (European Round Table, ERT) est un groupe de lobbying créé en 1983 par Étienne Davignon auprès de la Commission européenne, le Conseil des ministres ou encore le Parlement européen. Il rassemble les 45 plus grandes entreprises européennes, situées dans 18 pays de l'UE.
L'ERT s'est donnée pour objectif de « stimuler la compétitivité mondiale de l'industrie européenne », notamment en prônant la baisse du salaire minimum, la réduction des dépenses de sécurité sociale et la privatisation de services publics.
L’ERT a nettement influé sur le texte de l’Acte unique européen de 1986 et sur le texte du Traité de Maastricht de 1992, traité fondateur de l'Union européenne. Ces faits illustrent de façon flagrante que, par rapport à la masse des citoyens, les lobbies industriels (dont les moyens financiers sont incomparablement plus élevés que ceux des ONG supposées représenter les citoyens) bénéficient d'une relation privilégiée auprès des pouvoirs législatif et exécutif de l'UE.

21 février 2013

Contre l’accord MEDEF-CFDT


 
Raoul marc Jennar | 21 février 2013

Pétition et mobilisation contre l’accord MEDEF-CFDT


A l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic, associations, syndicats, partis politiques et citoyen-ne-s, lancent un appel afin que l’accord national interprofessionnel (ANI) signé le 11 janvier 2013 par le patronat et trois syndicats ne soit pas transcrit dans la loi.

Cet accord illégitime constitue, en effet, un recul social majeur, qui ne fera qu’aggraver la précarité du travail. Nous appelons chacun-e à s’en emparer et à s’engager pour qu’il n’acquière pas force de loi.

Vous pouvez signer (et faire signer) cet appel à ce lien. A faire circuler et diffuser largement !

Le collectif unitaire à l’origine de l’appel contre l’accord MEDEF-CFDT organisera par ailleurs une réunion publique le 28 février 2013, à La Bellevilloise, à Paris, avant la journée d’action du 5 mars 2013 décidée par les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires.




Texte de l’appel : Un ANI qui nous veut du mal !

L’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier signé par le patronat et certaines organisations syndicales représente un recul social majeur. Les soi-disant « nouveaux droits pour les salariés » sont en réalité de portée limitée et comportent nombre de dérogations et de dispositions qui en permettent le contournement. Par contre, les mesures en faveur du patronat portent des coups sévères au droit du travail. Cet accord s’inscrit dans le droit fil des préconisations, appliquées partout en Europe, de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) : démantèlement du droit du travail, chantage à l’emploi pour baisser les salaires et les droits sociaux au nom de la compétitivité. Il contribuera ainsi à la spirale dépressive dans laquelle les politiques d’austérité enfoncent l’Union européenne.

L’accord aggrave encore, après les lois Fillon de 2004 et 2008 qu’il faut abroger, la remise en cause de la hiérarchie des normes en permettant de nouveau qu’un accord d’entreprise soit moins favorable que la convention collective et que la loi : en cas de « graves problèmes conjoncturels » de l’entreprise (quelle entreprise ne connaît pas de problème conjoncturels et surtout qui en jugera ?), il ne laisse d’autre choix au salarié que d’accepter la baisse de son salaire et l’augmentation de son temps de travail sous peine de licenciement. L’accord réduit considérablement les droits et les possibilités de contestation et de recours à la justice des salariés et de leurs représentants. Il remet en cause des prérogatives importantes des instances représentatives du personnel et renforce le pouvoir des employeurs, notamment celui d’imposer la « mobilité » des salariés (changement de lieu ou de poste de travail).

Loin de permettre « la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés » cet accord va, au contraire, aggraver la précarité du travail en libérant le patronat de nombre d’obligations. En dépit des promesses qui avaient été faites par le gouvernement, l’accord ne réduit pas les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, alors même que la précarité de l’emploi concerne en premier lieu les femmes, prépondérantes dans le temps partiel (80%) et plus souvent touchées par les CDD, le chômage et le sous-emploi.

Enfin cet accord est illégitime. Il a été signé par trois confédérations syndicales représentant une minorité de salariés, alors même que les règles de représentativité syndicale sont sur le point de changer. Les parlementaires de droite se disent prêts à voter ses dispositions telles quelles, mais ni le président de la République, ni la majorité de l’Assemblée nationale n’ont été élus pour faire reculer les droits des salariés. Transposer ces reculs sociaux dans la loi représenterait donc un grave déni démocratique.

Nous appelons les salariés-es, et plus largement, tous les citoyen-ne-s à lire ce texte, à l’analyser, à tenir partout des réunions pour en débattre ensemble et faire entendre leurs exigences auprès de leurs élus, tout particulièrement ceux de gauche, pour qu’ils ne votent pas ce texte. L’heure est bien plutôt à la sécurisation des emplois contre les licenciements, pour un travail de qualité, sans précarité, avec des droits sociaux de haut niveau pour les salariés, les chômeurs et les retraités. Nous ferons tout pour que cet accord n’acquière pas force de loi et nous appelons à soutenir toutes les initiatives en ce sens, en particulier les mobilisations syndicales.

Appel soutenu par : Attac, CADAC, CGT Commerce Paris, CGT Hôtels Prestiges et Economiques, CGT-Finances, CNDF, CNT-Solidarité ouvrière Ile-de-France, Convergence de défense et développement des services publics, Convergences & Alternative, Fédération pour une alternative sociale et écologique, Fondation Copernic, FSU, Gauche anticapitaliste, Gauche unitaire, Les Alternatifs, Les efFRONTé-e-s, Marches européennes contre le chômage, Mouvement des jeunes communistes de France, Mouvement national des chômeurs et précaires, Nouveau parti anticapitaliste, Osez le féminisme !, Parti communiste français, Parti communiste des ouvriers de France, Parti de gauche, Réseau féministe « Ruptures », Résistance sociale, République & Socialisme, Union syndicale Solidaires…
 
 

Message de la planète Terre (7)

Eux et nous VII

I.  - Les (dé)raisons d’en haut.
II - La Machine en presque deux feuillets.
III - Les Contremaîtres.
IV - Les douleurs d’en bas
V - La Sexta
- - - PS à la Sexta,
VI - Les regards, 1.
    - Les regards. 2 .
    - Les regards. 3 .
    - Les regards. 4.
    - Les regards. 5.
    - Les regards 6.
VII - Les plus petit•e•s
      - Les plus petit.e.s 1.
      - Les plus petit•e•s 2
      - Les plus petit•e•s 3
      - Les plus petit.e.s 4
      - Les plus petit.e.s 5
      - Les plus petit.e.s 6
      - Les plus petit.e.s 7 (dernier)


VII. Les plus petit•e•s

mercredi 20 février 2013, par SCI Marcos

Introduction

Février 2013.

Depuis plusieurs années, tandis que dans la politique d’en haut ils se disputaient le butin d’une nation réduite en miettes, tandis que les médias se taisaient ou mentaient sur ce qui ce passait sous ces cieux, tandis que les peuples originaires passaient de mode et retournaient dans le coin de l’oubli : leurs terres pillées, leurs habitants exploités, réprimés, dépouillés, méprisés…

Les peuples indigènes zapatistes,

encerclés par l’armée fédérale, poursuivis par les polices municipales et des États, agressés par les groupes paramilitaires formés et équipés par les différents gouvernements de tout le spectre politique au Mexique (PRI, PAN, PRD, PT, PVEM, MC et les divers noms que prennent les parasites de la classe politique mexicaine), traqués par les agents des différentes centrales d’espionnage nationales et étrangères, voyant leurs hommes et leurs femmes, bases de soutien de l’EZLN, frappé•e•s, dépouillé•e•s et emprisonné•e•s…

Les peuples indigènes zapatistes,

sans étalage,

sans autre impératif que le devoir,

sans manuel,

sans autres leaders que nous-mêmes,

sans référence qui ne soit le rêve de nos morts,

rien qu’avec les armes de l’histoire et de la mémoire,

regardant près et loin sur les calendriers et géographies,

avec le guide de Servir et non se servir/ Représenter et non supplanter/ Construire et non détruire/ Obéir et non commander/ Proposer et non imposer/ Convaincre et non vaincre/ Descendre et non monter.

Les peuples zapatistes, les indigènes zapatistes, hommes et femmes, les bases de soutien de l’euzèdélène, avec une nouvelle façon de faire de la politique,

nous avons fait,

nous faisons,

nous ferons,

la liberté.

LA LIBERTÉ

NOTRE LIBERTÉ !

Note explicative

Les textes qui paraîtront dans cette septième et dernière partie de « Eux et nous » sont des extraits tirés de « Manuel de premier degré du cours La Liberté selon les zapatistes. Gouvernement autonome I » et « Manuel de premier degré du cours La Liberté selon les zapatistes. Gouvernement autonome II », version en espagnol, SEULEMENT pour les compas de la Sexta (nous espérons qu’il y aura des versions dans les langues originaires que déterminera le Congrès national indigène, ainsi qu’en anglais, italien, français, portugais, grec, allemand, euskera, catalan, arabe, hébreu, galicien, kurde, aragonais, danois, suédois, finnois, japonais et autres langues, suivant l’appui des compas de la Sexta dans le monde qui s’y connaissent en traduction). Ces cahiers font partie du matériel de soutien pour le cours que les bases de soutien zapatistes donneront à des compas de la Sexta au Mexique et dans le monde.

Tous les textes sont d’hommes et de femmes bases de soutien zapatistes, et expriment non seulement une partie du processus de lutte pour la liberté, mais aussi leurs réflexions critiques et autocritiques sur notre avancée. C’est-à-dire que c’est ainsi que nous, zapatistes femmes et hommes, voyons la liberté et nos luttes pour l’obtenir, l’exercer, la défendre.

Comme l’a déjà expliqué notre compañero le sous-commandant insurgé Moisés, nos compas bases de soutien zapatistes vont partager le peu que nous avons appris de la lutte pour la liberté, et les compas de la Sexta verront ainsi ce qui leur sert et ce qui ne leur sert pas pour leurs propres luttes. 

Le cours de la petite école zapatiste, maintenant vous le savez, s’intitule « La Liberté selon les zapatistes », et sera dispensé directement par des compañeras et compañeros bases de soutien de l’euzèdélène, qui ont occupé les différentes charges de gouvernement, de surveillance, et des postes de responsabilité diverse dans la construction de l’autonomie zapatiste.

Pour pouvoir entrer à l’école, en plus d’être invité•e•s, les compas de la Sexta invité•e•s spéciaux devront prendre quelques cours préparatoires, préalables ou propédeutiques (ou quel que soit le nom qu’on donne à l’équivalent de maternelle ou du jardin d’enfants), avant de passer au « premier degré ». Ces cours seront assurés par des compas des équipes de soutien de la Commission Sexta de l’EZLN et n’ont pas d’autre objectif que leur donner les éléments de base de l’histoire du néozapatisme et de sa lutte pour la démocratie, la liberté et la justice.

Dans les géographies où il n’y a pas de compas d’équipe de soutien, on fera parvenir le programme pour que les invité•e•s puissent se préparer.

Les dates et lieux, c’est-à-dire les calendriers et géographies où les cours seront dispensés par les bases de soutien zapatistes, seront communiqués en leur temps, en tenant toujours en considération spéciale la situation de chaque invité•e individuel•le, groupe ou collectif.

Toutes les invitées et tous les invités au cours le recevront, qu’ils puissent ou non venir jusqu’aux terres zapatistes. Nous sommes en train de réfléchir à la forme et la manière de parvenir jusqu’à leurs cœurs quels que soient leur calendrier et leur géographie. Alors ne vous faites pas de souci.

Bien. Salut, et pas moyen d’y couper, il faut préparer les cœurs, et aussi les crayons et les cahiers.

Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain.

SupMarcos
Mexique.
Février 2013.

P-S QUI DONNE DES LEÇONS DE BONNE ÉDUCATION. Cette septième et dernière partie de la série « Eux et nous » se compose à son tour de diverses pièces, et elle est SEULEMENT pour les compas de la Sexta. Avec la partie V (qui, comme sa numérotation l’indique, s’intitule « La Sexta ») et la fin de la partie VI. Regards 6 « Lui nous sommes », elle fait partie de la correspondance privée que l’EZLN, à travers ses porte-parole, adresse à ses compas de la Sexta. Dans ces parties-là et dans celle-ci, on signale clairement qui est le destinataire.

À ceux qui ne sont pas des compas et essaient de se moquer, de polémiquer, de discuter ou de répondre, nous leur rappelons que lire et commenter la correspondance d’autrui est le propre des faiseurs•euses d’histoires et/ou de la police. Qu’ils voient dans quelle catégorie ils se rangent. Par ailleurs, leurs commentaires ne reflètent qu’un racisme ras-du-bitume (ils sont très critiques de la télé, mais ne font que répéter ses clichés), sont lamentablement rédigés et soulignent leur manque d’imagination (qui est une conséquence du manque d’intelligence… et de leur paresse pour lire). Même si, bien sûr, maintenant ils vont devoir élargir la ritournelle de « marcos non, ezln oui » et passer à « marcos et moisés non, ezln oui » ; et ensuite « CCRI-CG non, ezln oui ». Après, s’ils arrivent à connaître les paroles directes des bases de soutien zapatistes (ce dont je doute), il faudra qu’ils disent « ezln non, ezln non plus », mais il sera trop tard.

Oh, qu’ils ne s’attristent pas, quand nous mettrons des vidéos musicales de Ricardo Arjona, Luis Miguel, Yustin Bibier [sic : Justin Bieber] ou Ricky Martin, ils pourront se sentir concernés. D’ici là, attendez assis, continuez à regarder le calendrier d’en haut (trois ou six ans passent vite), bougez encore un peu vers la droite (finalement, vous avez l’habitude) et poussez-vous que nous ne risquions pas de vous éclabousser…

Et ouaiiiiiis les potes ! Dans la danse, tout le monde ! Comme ça !



La Estrella del Desello avec Eulalio González El Piporro.
La chanson apparaît aussi, en version plus courte, dans le film La Nave de los monstruos
(1959, de Rogelio A. González). Elle n’a rien d’euzèdélène, je la mets juste parce qu’elle est chouette,
et pour saluer les compas du Nord, et qu’ils et elles ne perdent pas le moral,
même loin, nous irons les voir. Comme ça !



La Despedida avec Manu Chao et Radio Bemba,
dans une communauté indigène zapatiste.



Brigadistak avec Fermín Muguruza.
Dans la lutte contre le Pouvoir, il n’y a pas de frontières !
¡Marichiweu !

Traduit par El Viejo.
Source du texte original :
Enlace Zapatista

20 février 2013

Grèce : Vers l’insolvabilité [par Jacques Sapir]





Jacques Sapir
Jacques Sapir
Les nouvelles qui parviennent de Grèce sont chaque jour plus tragiques. S’il fallait un exemple de la faillite des politiques d’austérité, ce pays nous en fournirait un éclatant. Mais ce pays n’est pas un « exemple ». Il est constitué de 10 millions de personnes qui souffrent sans aucun espoir de secours. La Grèce est dans une voie sans issue, au bout de laquelle il ne peut y avoir que le défaut sur le reste de la dette, une partie ayant été déjà restructurée dans des conditions qui s’apparentent à un défaut ordonné. Il est clair que, d’ici le mois de juin, la Grèce sera de nouveau insolvable. (...)


Read it in English : Greece: the road to Insolvency

19 février 2013

Manifestation en hommage à Djamal : violences policières à l’encontre des manifestants



ACTUALUTTE | Par Raphael Rezvanpour | 16 février 2013

Environ 200 personnes se sont réunies pacifiquement à Nantes ce samedi en hommage à Djamal. Le rassemblement s’est visiblement terminé sous des violences policières peu après l’arrivée bruyante d’un cortège de manifestants anti mariage homosexuel. Plusieurs témoignages publiés ce soir sont concordant, Actualutte en publie quelques uns. Si vous étiez sur place, n’hésitez pas à vous aussi ajouter votre témoignage en laissant un commentaire.




En réaction au geste de désespoir de Djamal mercredi 13 février devant un Pôle Emploi nantais, une manifestation spontanée part samedi après midi du centre ville, en solidarité avec ses proches et contre la précarité.

Ce drame, provoqué par le système capitaliste et la guerre aux pauvres a une teneur politique. La manif a revêtu la forme d’une marche quasi-silencieuse en hommage à Djamal, sa famille ouvrant le cortège. Les manifestant-e-s, militant-e-s ou non, proches ou non de la famille, ont respecté ce choix. 200 personnes ont donc défilé sans slogan ni drapeau, avec une tristesse et une rage digne et contenue.

Devant le monument aux 50 Otages a lieu un moment de recueillement et de prise de parole des proches de Djamal.

C’est ce moment que choisissent les homophobes de la « manif pour tous » opposée au mariage des homosexuels pour venir défiler bruyamment en vélo, avec leurs drapeaux roses et bleus, leurs ballons, et leur sonnettes insupportables.

Quelques manifestant-e-s viennent leur demander de respecter l’hommage et de déguerpir en silence : les fachos répondent par des propos insultants et par un redoublement de leurs sonnettes. Certains manifestants homophobes se font menaçants, veulent en venir aux mains.

Deux cars de police arrivent en trombe, des flics descendent, visiblement survoltés : il s’agit de la sinistre Compagnie Départementale d’Intervention, coutumière des violences policières à Nantes.

La scène est alors indécente, surréaliste.

Tout va très vite. D’entrée, ils se casquent et bousculent brutalement les manifestant-e-s de la manif en hommage à Djamal (pourtant familiale, calme), puis sortent une gazeuse qu’ils braquent à quelques centimètres des yeux de certains. Un flic pousse une camarade à terre violemment alors qu’une homophobe la nargue bien à l’abri derrière les casqués.

Les esprits s’échauffent, on s’indigne de la brutalité des flics. La réponse est immédiate : un porc gaze copieusement les manifestant-e-s alors qu’un autre frappe à coup de matraque de toute sa force en plein dans le visage d’un camarade qui se met à saigner abondamment. Plusieurs personnes sont sonnées par le gaz ou les coups.

Évidemment, les journalistes, vautours avides de sensationnalisme émotionnel, présents en nombre Place Royale au début du rassemblement, sont absent quand il s’agit de filmer des violences policières.

Le défilé des homophobe se poursuit: dès que leur cortège a fini de passer devant nous, les flics remontent dans leur fourgons et repartent comme si de rien n’était.

Non seulement la police nantaise a couvert les fachos qui dérangeaient et provoquaient l’hommage, mais elle a une nouvelle fois agressé gratuitement et violemment des manifestant-e-s.

Jusqu’à quand ?

Ni oubli, ni pardon.


Socialistes au travail

Politique socialiste

Témoignage d’une participante sur l’évènement facebook :

Une femme a été violemment jetée à terre, jeans déchiré et genou écorché. Plusieurs personnes ont été gazées et un jeune homme s’est, en effet, prit un coup de tonfa au visage (emmené au chu par les pompiers)… Des enfants étaient présents.
Il était au départ juste demandé aux intégristes catho de respecter le silence tenu en lors du discours de la veuve de Djamal.
Lorsque des mots ont été échangés… Bizarrement, ce ne sont pas les intégristes qui ont été gazés !


Témoignage retranscrit par valk sur Indymedia Nantes :

Cette manif a commencé sous forme d’un hommage, digne, plein d’émotion, sorte de marche blanche. Lorsqu’elle est arrivée au monument aux mort, un femme a témoigné sur la vie de Djamal, le recueillement était complet. Puis il y a eut des sonnettes de vélo qui se sont approchées, de plus en plus. L’exaspération est montée. En plus de l’émotion.
[je lui signale qu'il y avait une LO(VE)LORUTION par Vélorution Nantes à 16h30 à la cathédrale]
C’était pas ça, ils étaient habillés en rose et bleu, genre anti mariage-homo ou sos tout-petits… En tout cas les militants présent auraient pu reconnaitre et là, il a commencé à fuser des cris contre les fascos, etc. Les flics qui se sont approchés pour protéger les intégristes (ce qui a terminé d’en énerver plusieurs, normal) Et en même pas 5 minutes, les lacrymos étaient sorties et ils ont gazés les manifestant qui étaient là pour l’hommage à Djamal.
Il y a eut un blessé qui a eut des points de suture.
Une horreur. Tout le monde est choqué.

Deux grosses questions :

- comment les flics ont-ils laissé se croiser ces deux manifestations (pas la peine de se poser la question de la sortie des lacrymos, c’est devenu systématique)
- les intégristes continuent leur travail de pastiche des autres mouvements et sèment de plus en plus la confusion sur leur identité

(je n’étais pas sur place et je transcris de mémoire : j’ai pu mal comprendre certaines choses. Mais pas son émotion et la colère dont elle m’a fait part)

17 février 2013

L'état saucialiste criminalise les luttes citoyennes



Reporterre | 15 février 2013
 

La police de M. Valls range les mouvements écologistes parmi les dangers publics‏


    "Les mouvements de défense de l’environnement, qui peuvent être amenés à conduire des ’actions fortes’ sur les thèmes du nucléaire ou du gaz de schiste, doivent également ’faire l’objet d’une veille permanente’"

Comme le gouvernement de droite dure au Canada, celui des "socialistes" considère les écologistes comme une menace à l’ordre public

lefigaro.fr - 15 février 2013


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Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre "au plus près" les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle "radicalisation" de mouvements sociaux, selon une note de service.

"Dans un contexte économique dégradé qui touche l’ensemble des territoires, il est important de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir", explique cette note du directeur central de la sécurité publique (DCSP), qui fixe les objectifs prioritaires de la sous-direction d’information générale (SDIG, ex-RG).

Ce document, daté du 30 janvier et transmis aux différents directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP), souligne la nécessité "d’anticiper" les mobilisations, ainsi que "les risques d’incidents" ou d’éventuelles "menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit". Depuis plusieurs mois, le contexte social s’est détérioré en France, avec plusieurs annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault, Petroplus...).

Les services de renseignement, selon des sources policières, craignent une "radicalisation" de salariés de ces entreprises en difficulté, qui pourrait notamment apparaître lors d’une manifestation le 12 février à Paris.

Des réunions ont eu lieu à cet égard, notamment à la préfecture de police de Paris (PP), et ce mouvement, "s’il est confirmé", est "suivi de très près", selon les sources. La note "insiste" notamment sur la "nécessité de préserver et renforcer au besoin le potentiel d’analyse et de couverture des territoires dans ce domaine".

Concernant les quartiers sensibles, la note précise que le travail de veille doit être "prioritairement" orienté vers les zones de sécurité prioritaires (ZSP) lancées par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Les fonctionnaires de la SDIG sont également invités, avec leurs homologues du renseignement intérieur, à détecter des "groupes ou individus à risque" qui graviteraient dans les milieux islamiques en France.

Parmi les groupes ou milieux à suivre "avec constance", la note évoque "les sectes apocalyptiques, les groupes survivalistes, tout comme les nouvelles thérapies". Les mouvements de défense de l’environnement, qui peuvent être amenés à conduire des "actions fortes" sur les thèmes du nucléaire ou du gaz de schiste, doivent également "faire l’objet d’une veille permanente", explique cette note.

Source : Le Figaro.fr



Voir en ligne






Trains ou vélo pour la ligne ferroviaire Cahors Capdenac ?




Parti de gauche 46 



 L’avenir des générations futures impose des modes de transport plus propres maîtrisant l’énergie et l’impact sur l’environnement. Alors que toute la société, tous les partis politiques, tous les élus, clament leur volonté de mettre l'écologie au centre de leurs décisions, le Conseil Général du Lot envisage la dépose de la ligne ferroviaire Cahors Capdenac pour la transformer en voie verte.


L’abandon du fret ferroviaire de proximité multiplie les camions sur nos routes. Aujourd’hui les coûts liés aux déplacements deviennent insupportables pour beaucoup d’entre nous, les prix des carburants s’envolent. La transition énergétique tarde.

Le potentiel fret de la ligne est estimé à 650 000 T/an soit l’équivalent de 21 600 camions en moins et à 2000 voyages quotidiens pour le trafic voyageur par rail.
Les besoins de financement de la réouverture estimés à 30 Millions d'euros dans un premier temps, sont à comparer avec l'estimation de son déferrement et sa transformation en voie verte évalués à 20/25 millions d'euros.


Pour la CGT et les associations d’usagers, la ligne Cahors Capdenac peut permettre un réel progrès pour les habitants du Lot, de l’Aveyron et du Cantal en :
  •     Participant au désenclavement de ces départements à leur développement économique et à la consolidation de la ligne POLT,
  •     Rapprochant Cahors de Figeac et de Capdenac Gare avec une diminution des temps de trajets de 30 minutes en toute sécurité,
  •     Bâtissant un réseau périurbain autour de Cahors,
  •     Diminuant le nombre de camions sur nos routes et leur coût d’entretien,
  •     Participant au développement des entreprises avec une offre ferroviaire plus pertinente,
  •     Augmentant les retombées économiques du tourisme,
  •     Contribuant à la transition énergétique (multi modalité, Autorail au Gaz).


La CGT et les associations d’usagers, vous propose de porter à  connaissance le contenu du rapport d'expertise que le Comité d'Etablissement des Cheminots a commandité sur le sujet et de développer ses propositions qu'elle met en débat.

 

3 Débats sont prévus : le 19 février à Cajarc salle des associations à 18h30


le 26 février à Cahors bourse du travail, et Figeac


Contact: 06 70 00 09 26 – 09 81 90 30 01

Message de la planète Terre (6-6)


EUX ET NOUS VI (VI)

I.  - Les (dé)raisons d’en haut.
II - La Machine en presque deux feuillets.
III - Les Contremaîtres.
IV - Les douleurs d’en bas
V - La Sexta
- - - PS à la Sexta,
VI - Les regards, 1.
    - Les regards. 2 .
    - Les regards. 3 .
    - Les regards. 4.
    - Les regards. 5.
    - Les regards 6. LUI NOUS SOMMES
VII - Les plus petit•e•s
      - Les plus petit.e.s 1.
      - Les plus petit•e•s 2
      - Les plus petit•e•s 3
      - Les plus petit.e.s 4
      - Les plus petit.e.s 5
      - Les plus petit.e.s 6
      - Les plus petit.e.s 7 (dernier)
    

VI.- Les regards 6.- LUI NOUS SOMMES


SCI Moises
samedi 16 février 2013.

ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE

MEXIQUE

14 février 2013.

Destinataires : les adhérent-e-s de la Sexta dans le monde entier.

Expéditeur : Sous-commandant Insurgé Moisés.

Le temps est arrivé et son moment aussi. Comme ces temps qu’apportent tous les êtres humains, qu’ils soient bonnes ou méchantes personnes, on naît, on arrive, et on meurt, on s’en va. Ce sont les temps. Mais il y a un autre temps, dans lequel on peut décider vers où marcher, quand il est temps de voir le temps, c’est-à-dire que tu peux comprendre la vie, comment doit être la vie ici en ce monde, que personne ne peut être le maître de ce qui est le monde.

Nous, nous sommes nés indigènes et nous sommes indigènes, nous arrivons et nous savons que nous allons à reculons, comme c’est la règle. Nous avons commencé à marcher dans la vie et on nous a laissé entendre que nous, les indigènes, nous n’avançons pas bien, nous avons vu ce qui est arrivé à nos arrière-arrière-grands-parents, c’est-à-dire les années 1521 [conquête espagnole, NdT], les années 1810 [guerre d’indépendance, NdT] et les années 1910 [révolution, NdT], où nous avons toujours été utilisés, donnant notre vie pour que d’autres montent au pouvoir, pour qu’à nouveau on nous méprise, on nous vole, on nous réprime, on nous exploite.

Et nous avons trouvé un troisième temps. C’est le lieu où nous nous trouvons, ça fait déjà un bon petit moment que nous marchons, en courant et en apprenant, en travaillant, en tombant et en nous relevant. Et c’est grand parce qu’homme ou femme, on doit remplir sa cassette pour enregistrer, pour reproduire ensuite avec d’autres vies d’autres temps. Oui, nous, on nous a laissé le sac à dos plein de cassettes, même si certains ne sont plus là. Il reste ceux qui continuent, et ainsi continuent ce qui continue, et il manque ce qu’il manque, jusqu’à arriver au bout, et commencer l’autre travail de construction, où commence l’autre naissance d’un autre monde, où il n’est plus permis qu’ils se remettent à nous faire chier et où il n’y aura plus d’oubli pour nous, les peuples originaires, car nous n’allons plus le permettre, nous avons appris. Nous voulons vivre bien dans l’égalité, aussi bien à la campagne qu’à la ville, où le peuple de la campagne et celui de la ville commandent et celui qui est au gouvernement obéit, et s’il n’obéit pas, il prend la porte, et entre un autre gouvernement.

Oui, nous sommes indigènes, nous travaillons la terre mère, nous savons manier les outils pour tirer les aliments que donne la terre mère. Nous sommes de plusieurs peuples avec différentes langues. Moi, j’ai le tzeltal pour langue maternelle, même si je comprends aussi le tzotzil et le chol, et j’ai appris « la castille », l’espagnol, dans l’organisation, avec mes compañeras et compañeros. Et à présent je suis ce que nous sommes, et ensemble, avec mes compañeros, j’ai appris ce que nous voulons pour ce qui est vivre dans un monde nouveau.
-*-

Je suis en train d’écrire ceci au nom de toutes et tous les zapatistes, pendant que le sup bousille son ordi, je l’ai vu qui partait le réparer, et je lui ai demandé ce qui arrivait à son ordi. Et il m’a dit que c’est le souitche qui est foutu, ah bon, j’ai dit, et le voilà qui apporte une masse de cinq kilos et un ciseau. Comme ça, pas sûr qu’il se répare, j’ai dit. Et lui m’a dit de vous parler à vous pour que vous fassiez la connaissance de celui qui veille sur la porte, de la même façon que nous faisons votre connaissance à vous par ce que vous écrivez et dites partout, et ce que vous nous racontez et nous avez raconté en tant que compañeras et compañeros que nous sommes de la Sexta.

Je sais aussi picoter un peu l’ordi, on m’en a donné un pour apprendre il y déjà un certain temps. Maintenant c’est le moment où j’écris aussi, mais j’ai la trouille, qu’il ne m’arrive pas à mon tour ce qui arrive au sup, son ordi est bousillé, mais j’ai la solution immédiate : un coup de hache et c’est tout, retour au crayon et au cahier. Affaire réglée.

Et de toute façon je dois vous dire que ce truc de mettre le nez à la fenêtre, qui est l’affaire du supmarcos, n’est pas encore fini. C’est-à-dire qu’il manque ce qu’il manque, mais que tout ça dépend de si le sup va réussir à régler le problème de son ordi.

Oui, c’est au sup de regarder par la fenêtre et de faire qu’on nous regarde. Ceux qui disent qu’ils sont « les bons » qui luttent pour le peuple, et qui ont dirigé le peuple et rien n’a donné de résultat, alors ils disent qu’ils n’ont pas de chance, ils disent que c’est parce que le peuple ne les comprend pas, qu’eux savent parfaitement comment faire, mais que personne ne les suit. Pourquoi ? C’est ça qu’ils ne comprennent pas, et qu’ils ne vont pas comprendre, parce qu’ils pensent seulement à chercher à voir vers en haut, et à monter pour arriver plus en haut.

Bon, tout ça et beaucoup d’autres choses, c’est son travail, au sup, parce que c’est à lui de surveiller la fenêtre, comme l’encadrement [« marco », NdT] d’une fenêtre.

C’est à lui aussi de regarder et de savoir ce qui se passe avec celles-ceux qui ne suivent pas celui qui regarde seulement vers en haut, pourquoi ils sont comme ça, qu’est-ce qu’ils pensent, comment ils pensent, nous pensons qu’au mieux ils pensent comme nous les zapatistes, que maintenant ça doit être une loi que le peuple commande et le gouvernement obéit.

Et c’est encore à lui de recevoir les critiques, les insultes, les mentions désobligeantes de la mère, comme il dit, et les blagues de ceux qui se trouvent à l’extérieur. Mais lui ne se soucie pas de ces insultes et mensonges, ça le fait rire, parce que nous l’avons préparé pour ça, qu’il soit d’acier inoxydable. Et ça ne lui fait pas mal, enfin si, parfois, il en a mal au ventre de rire de ce qu’ils lui racontent.

Et il me dit tout d’un coup qu’on va aussi se moquer de moi, ou de celui sur qui ça tombera d’avoir à se montrer. Et rien à faire, c’est comme ça, tout d’un coup c’est pour moi, ils font des caricatures, ou ils m’insultent ou ils se moquent de moi parce que je suis indigène, comme ils se moquent de lui pour ce qu’il est. Mais à nous, les seuls qui nous importent sont les gens qui veulent lutter pour en finir avec l’injustice, alors ceux-là, tant qu’ils ne nous balancent pas des balles ou des bombes, y a pas de problème. Et s’ils nous en balancent, eh bien c’est pareil, parce qu’il y a d’autres compañeras et compañeros prêts pour le boulot qui se présentera, et c’est toujours celui de lutter. C’est-à-dire que nous sommes bien préparés pour tout et que nous n’avons pas peur.

Ces années-ci, me dit le sup, à beaucoup de gens on leur bouche la vue par la fenêtre, mais très vite on voit aussi qui sont ceux et celles qui sont semblables à nous, et qu’il a voulu compter combien ils et elles sont, et il a perdu le compte, il adopte notre façon de le dire, comme les indigènes, ils et elles sont un paquet. C’est combien, je lui demande. Beaucoup, il me dit. Ah, j’ai dit. Ça nous confirme qu’il va y en avoir beaucoup comme nous, et qu’un jour nous dirons avec elles et eux « c’est cela que nous sommes », sans s’occuper de savoir si on est indigènes ou pas indigènes.

Et c’est comme ça que nous nous organisons, certains font certaines choses et d’autres font d’autres choses. Par exemple, pour l’instant, le supmarcos s’occupe de la fenêtre et moi de la porte, et d’autres s’occupent d’autre chose.

Et à présent nous nous souvenons d’un compañero inoubliable pour nous tou-te-s zapatistes, le SubPedro, qui dans les derniers jours de décembre 1993 nous a dit : « apprenez, compas, parce qu’un jour ce sera à vous. Nous allons lutter avec des ouvrier-e-s, des paysan-ne-s, des jeunes, des enfants, des femmes, des hommes, des anciens du Mexique et aussi du monde. » Ça a été vrai, et c’est toujours vrai, sans lui. La vérité de la vérité commence quand on lutte pour le peuple.

Bon, compas, maintenant, vous savez que je suis le chargé de la porte, de me tenir au courant de la nouvelle façon de travailler avec les compañeras et compañeros qui viendront apprendre ce que mes compañer@s zapatistes ont mis des années à construire, et ce que nous sommes maintenant.
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Parce que nous croyons et avons confiance dans le peuple, il est temps maintenant de faire quelque chose face à ce que pendant tant d’années nous avons vu et vécu des dommages qu’ils nous ont causés et dont nous souffrons, il est temps d’unir notre pensée, d’apprendre, et ensuite de la travailler, de l’organiser. Nous pouvons déjà le faire bien grâce aux nombreuses expériences que nous avons accumulées et cela nous guide pour ne plus suivre les mêmes formes grâce auxquelles ils nous tenaient.

Tant que nous ne faisons pas ce qui est la pensée des villages, les villages ne nous suivent pas. Et pour ne pas retomber dans les mêmes erreurs, il n’y a qu’à regarder les nôtres dans le passé. Construire quelque chose de nouveau qui en vérité soit la parole, la pensée, la décision, l’analyse et la proposition du village, qui soit étudié par le village et soit finalement la décision du village.

C’est ainsi que pendant 10 ans, nous avons travaillé dans la clandestinité, on ne nous connaissait pas. « Un jour, ils nous connaîtront », nous disions-nous, et c’est en y pensant que nous avons accompli les tâches pendant ces années. Et puis nous avons décidé un jour qu’il était temps qu’ils nous connaissent. Aujourd’hui, ça fait 19 ans que vous nous connaissez, à vous de dire si c’est mauvais ou bon ce que nous sommes en train de faire. Mes compañer@s nous disent qu’ils vivent mieux avec leurs gouvernements autonomes. Elles et ils se rendent compte de ce qu’est la véritable démocratie qu’ils pratiquent avec leurs villages, qu’on ne fait pas la démocratie seulement une fois tous les 3 ou 6 ans. La démocratie a lieu dans chaque village, dans des assemblées municipales autonomes et dans les assemblées des zones qui élisent les Conseils de bon gouvernement (JBG), et on fait de la démocratie dans l’assemblée où se joignent toutes les zones qui contrôlent les JBG, c’est-à-dire que la démocratie se pratique tous les jours ouvrables dans toutes les instances de gouvernement autonome et aux côtés des villages, des femmes et des hommes. Ils traitent par la démocratie tous les sujets de la vie, ils sentent que la démocratie est à elles et à eux, parce qu’eux et elles discutent, étudient, proposent, analysent et décident, en fin de compte, de tous les sujets.

Elles et eux nous disent, nous demandent : il sera comment, ce pays, ce monde, si nous nous organisons avec les autres frères et sœurs indigènes, et aussi avec les frères et sœurs pas indigènes ? Le résultat est un grand sourire, comme pour nous dire leur joie, parce que les résultats du travail qu’ils sont en train de faire, elles et ils les ont entre leurs mains.

Oui, c’est comme ça, le peuple veut seulement que nous nous organisions, les pauvres de la campagne et de la ville, sans que personne d’autre que nous-mêmes et ceux que nous nommons ne nous dirige. Pas ceux et celles qui ne cherchent qu’à arriver au pouvoir, et qui, une fois au pouvoir, nous relèguent dans l’oubli ; et ensuite en arrive un autre apparenté avec qui là, oui, ça va changer pour de bon, et les mêmes escroqueries continuent. Ils ne vont pas tenir parole, nous le savons bien, ils le savent bien, autrement dit ça ne vaut pas la peine de leur écrire ceci, mais en vérité c’est comme ça que ça marche dans ce pays. C’est désespérant, usant, horrible.

Nous, les pauvres, nous savons comment est la meilleure forme de vie, celle que nous voulons, mais ils ne nous laissent pas faire, parce qu’ils savent que nous allons leur faire disparaître l’exploitation et les exploiteurs, et que nous allons construire la vie nouvelle sans exploitation. Ça ne va pas nous coûter grand savoir, parce que nous savons comment doit être le changement, parce que tout ce que nous avons souffert réclame changement. Les injustices, les douleurs, les tristesses, les mauvais traitements, les inégalités, les mauvaises manipulations, les mauvaises lois, les persécutions, les tortures, les prisons, et bien d’autres mauvaises maisons que nous subissons, nous savons bien que nous n’allons pas reproduire ces choses, que nous n’allons pas nous faire le même mal. Comme nous disons par ici, nous les hommes et femmes zapatistes, si nous nous trompons, eh bien soyons assez bon-ne-s pour corriger, pas comme maintenant où les un-es foutent la merde et c’est les autres qui paient, c’est-à-dire que ceux qui foutent la merde maintenant, ce sont les député-e-s, les sénateurs et sénatrices et les mauvais gouvernements du monde, et ceux qui paient ce sont les peuples du monde.

Il n’y a pas besoin d’avoir fait beaucoup d’études, ni de savoir parler en bonne « castille », ni de savoir beaucoup lire. Nous ne sommes pas en train de dire que ça ne sert à rien, mais que ce qui suffit pour le travail, oui, ça sert, parce que ça nous aide à travailler en ordre, c’est-à-dire que c’est un instrument de travail pour communiquer entre nous. Ce que nous sommes en train de dire, c’est que le changement, nous savons le faire, il n’y a pas besoin que quelqu’un sorte faire sa campagne pour nous dire que lui ou elle va être le changement, comme si nous, les exploité-e-s, nous ne savions pas à quoi ressemble le changement que nous voulons. Vous me comprenez, frères et sœurs indigènes et peuple du Mexique, sœurs et frères indigènes du monde, frères et sœurs non indigènes du monde ?

Alors, sœurs et frères indigènes et non indigènes pauvres, entrez dans la lutte, organisez-vous, dirigez-vous entre vous, ne vous laissez pas diriger ou regardez bien ceux que vous voulez qui vous dirigent, qu’ils fassent ce que vous, vous avez décidé, et vous verrez que les choses prennent petit à petit un chemin semblable à celui que nous avons pris, nous les hommes et les femmes zapatistes.

Ne cessez pas de lutter, de même que les exploiteurs ne cesseront pas de nous exploiter, mais arrivons jusqu’au bout, c’est-à-dire la fin de l’exploitation. Personne ne va le faire pour nous, sinon nous-mêmes. Nous, femmes et hommes, prenons les rênes, prenons le volant, et conduisons notre destin là où nous voulons aller, allons là où le peuple l’a décidé. Ainsi, pas de doute, le peuple c’est la démocratie, le peuple se corrige et continue. Pas comme maintenant où ce sont 500 député-e-s et 228 sénateurs et sénatrices qui font des conneries, et ceux qui subissent la peste et les toxiques sont des millions, ce sont les pauvres qui les subissent, le peuple du Mexique.

Frères et sœurs ouvrier-e-s, nous vous avons présent-e-s à l’esprit de même que tou-te-s les autres travailleurs et travailleuses, nous avons la même odeur de sueur que ceux qui travaillent pour les exploiteurs et exploiteuses. À présent que mes compañeras et compañeros zapatistes sont en train d’ouvrir la porte, si vous nous avez entendus, entrez à la Sexta et connaissez le gouvernement autonome de nos compañer@s de l’EZLN. Et la même chose si nous comprennent aussi nos sœurs et frères indigènes du monde, de même que les frères et sœurs non indigènes du reste du monde.

Nous sommes les principaux producteurs et productrices de la richesse de celles et ceux qui sont déjà riches, basta ya, ça suffit, nous savons qu’il y a d’autres exploité-e-s, nous voulons nous organiser aussi avec elles et eux, luttons pour ce peuple du Mexique et du monde, qui est à nous et pas aux néolibéraux.

Frères et sœurs indigènes du monde, sœurs et frères non indigènes du monde, peuples exploités ; peuples d’Amérique, peuples d’Europe, peuples d’Afrique, peuples d’Océanie, peuples d’Asie,

Les néolibéraux sont ceux qui veulent être les patrons du monde, c’est ça que nous disons, c’est-à-dire qu’ils veulent faire leur propriété de tous les pays capitalistes. Leurs contremaîtres sont les gouvernements capitalistes sous-développés. C’est ainsi qu’ils vont nous tenir si nous, tous les travailleurs et toutes les travailleuses, nous ne nous organisons pas.

Nous savons qu’en ce monde il y a de l’exploitation. La distance où nous nous trouvons de chaque côté du monde ne doit pas nous séparer ; nous devons nous rapprocher, en unissant nos façons de penser, nos idées, et lutter pour nous-mêmes.

Là où vous vous trouvez, il y a de l’exploitation, vous souffrez la même chose que nous.

Vous subissez la répression tout comme nous.

Ils sont en train de vous voler, tout comme nous ils nous volent depuis plus de 500 ans.

Ils vous méprisent, tout comme ils continuent à nous mépriser.

C’est ainsi que nous sommes, c’est ainsi qu’ils nous tiennent et c’est ainsi que nous allons continuer si nous ne nous prenons pas par la main les un-e-s et les autres.

Nous avons plus qu’assez de raisons pour nous unir et faire naître notre rébellion, et nous défendre de cette bête qui ne veut pas nous lâcher et qui ne va jamais le faire si nous ne l’y obligeons pas nous-mêmes.

Ici, nos communautés zapatistes, avec leurs gouvernements autonomes en rébellion, et avec leur union des compañeras et compañeros, elles affrontent nuit et jour le capitalisme néolibéral, et nous sommes prêt-e-s à tout, à ce qui viendra et comme ça viendra.

Voilà, c’est comme ça qu’ils sont organisé-e-s, les compañeros et compañeras zapatistes. Il n’y a besoin que de décision, d’organisation, de travail, de mise en pratique, et ainsi de corriger et améliorer sans repos, ou si on se repose c’est pour se refaire des forces et continuer, le peuple commande et le gouvernement obéit.

Oui, c’est possible, sœurs et frères pauvres du monde, vous avez ici l’exemple de vos frères et sœurs indigènes zapatistes du Chiapas (Mexique).

Il est temps que nous fassions vraiment le monde que nous voulons, le monde que nous pensons, le monde que nous désirons. Nous savons comment faire. C’est difficile, parce qu’il y a ceux qui ne veulent pas, et ce sont précisément ceux qui nous exploitent. Mais si nous ne le faisons pas, notre avenir sera plus dur et il n’y aura jamais de liberté, jamais.

C’est comme ça que nous, nous l’entendons, c’est pour ça que nous sommes en train de vous chercher, nous voulons que nous nous rencontrions, que nous nous connaissions, que nous apprenions de nous-mêmes.

Pourvu que vous puissiez arriver ! Sinon, nous chercherons d’autres façons de nous voir et de nous connaître.

Ici, nous vous attendrons depuis cette porte qu’il me revient de surveiller, pour pouvoir entrer à l’humble école de mes compañeras et compañeros qui veulent partager le peu que nous avons appris, pour voir si ça va vous servir là-bas, sur vos lieux de travail et de vie ; nous sommes sûrs que ceux qui sont déjà entrés à la Sexta, ils viendront, ou pas, mais d’une manière ou d’une autre ils entreront à la petite école où nous expliquons comment est la liberté pour les zapatistes, et qu’on puisse voir ainsi notre avancée et nos erreurs, que nous ne cachons pas, mais directement avec les meilleurs maîtres qui soient, c’est-à-dire les villages zapatistes.

Elle est humble, la petite école, comme nous l’avons commencée, mais à présent, pour les compañeras et compañeros zapatistes, elle représente la liberté pour faire ce qu’ils-elles veulent et comment ils pensent une vie meilleure.

Ils et elles sont sans cesse en train de l’améliorer, parce qu’ils en voient la nécessité et qu’en outre leur pratique est celle qui montre comment améliorer, autrement dit la pratique est la meilleure façon de travailler pour améliorer. La théorie nous donne l’idée, mais celle qui donne la manière, le comment gouverner de façon autonome, c’est la pratique.

C’est comme ce qu’on entend par ici et qui dit : « Quand le pauvre croira dans le pauvre, nous pourrons chanter liberté ». Juste que ça, non seulement nous l’avons entendu, mais nous sommes en train de le mettre en pratique. C’est ça le fruit que veulent partager nos compañeras et compañeros. Et c’est la vérité, parce que malgré toutes les mauvaisetés qu’ont faites contre nous les mauvais gouvernements, ils n’ont pas pu et jamais ils ne pourront le détruire, parce que ce qui est construit est au peuple, pour le peuple et par le peuple. Les villages le défendront.

Je pourrais vous raconter bien des choses, mais ce n’est pas la même chose que vous les entendiez, que vous les voyiez ou que vous les regardiez, et que, si vous avez une question de vive voix, vous répondent mes compañeros et compañeras bases de soutien. Ils auront peut-être du mal à vous répondre à cause de la langue, mais la meilleure réponse c’est leur pratique, aux compañer@s, et elle est à la vue de tout le monde parce qu’ils sont en train de la vivre.

C’est tout petit, ce que nous sommes en train de faire, mais c’est grand pour les pauvres du Mexique et du monde. De même que nous sommes quelque chose de très grand, car nous sommes très nombreuses et nombreux nous, les pauvres du Mexique et du monde, et nous avons besoin de construire nous-mêmes le monde où nous vivrons. On voit comme c’est tout le contraire quand ce sont les peuples qui se mettent d’accord que quand c’est un groupe qui dirige et non les villages qui se mettent d’accord. On a compris vraiment ce que c’est que représenter, on sait bien comment le mettre en pratique, c’est-à-dire les 7 principes du mandar obedeciendo, commander en obéissant.

On voit déjà l’horizon de comment est ce qui d’après nous est un nouveau monde ; comme vous pourrez bien le voir, l’apprendre et le faire naître, ce monde différent que vous vous imaginez, là-bas où vous vivez, et nous faire partager les savoirs et créer nos mondes différents de ce que nous connaissons à présent.

Nous voulons nous voir, nous entendre même si c’est bien grand pour nous toutes et tous, cela nous aiderait à nous connaître avec les autres mondes, et le meilleur monde que nous voulons.

Il y a besoin d’organisation, il y a besoin de décision, il y a besoin d’accord, il y a besoin de lutter, il y a besoin de résistance, il y a besoin de se défendre, il y a besoin de travailler, il y a besoin de pratique. Et s’il manque encore quelque chose, ajoutez-le ici, compañeras et compañeros.

Bon, pour le moment, ici, nous sommes en train de nous mettre d’accord sur comment va être la petite école pour vous, de voir s’il y aura de la place. Bref, nous sommes en train de nous préparer. Et que tout compañero ou compañera invité-e et qui le voudra puisse la voir et la sentir même s’il ne peut pas venir jusqu’ici, nous sommes en train de penser à la manière d’y parvenir.

Nous vous attendons, compañeras et compañeros de la Sexta.

Nous sommes en train de nous préparer pour vous recevoir, prendre soin et nous occuper de vous comme vos compañeras et compañeros que nous sommes, comme nos compañeros et compañeras que vous êtes. Et aussi pour que notre parole arrive à votre oreille si vous ne pouvez pas venir jusqu’à chez nous, et que nous, avec votre aide allions chez vous.

Et bien sûr nous vous disons que ça va peut-être prendre du temps, mais que comme dit notre peuple frère Mapuche, une fois, dix fois, cent fois, mille fois nous vaincrons, toujours nous vaincrons.

Et pour terminer - et que continue à vous parler le compañero Sous-commandant Insurgé Marcos sur ce qui est son tour, parce que nous allons nous relayer lui et moi pour tout vous expliquer, eh bien maintenant c’est à lui - bien que cela fasse des années que je fais ce travail, c’est la première fois que j’ai à signer publiquement comme ici, et c’est...

Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain.

Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène - Commandement général de l’armée zapatiste de libération nationale (CCRI-CGEZLN),

Sous-commandant Insurgé Moisés

Mexique, février 2013.

P.S. : Et j’en profite pour vous dire que le mot de passe, pour les prochaines parties de la fenêtre qui reviennent au supmarcos, est « nosotr@s ». Bon, parce qu’à la petite école de la lutte on ne peut pas copier sur le compa, chacun mène sa propre lutte, en nous respectant entre nous comme les compas que nous sommes.

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Écoute et regarde les vidéos qui accompagnent ce texte.



Vidéo tourné au CIDECI, à San Cristóbal de Las Casas (Chiapas, Mexique) en 2009, quand celui qui est à présent le Sous-commandant Insurgé Moisés avait le grade de Lieutenant-colonel Insurgé. C’est seulement un extrait des différentes causeries qu’il a données, mais je le mets pour le rappeler à ceux qui le connaissaient déjà, et que les autres fassent sa connaissance. Vidéo de l’Agence Prensa India, de la série « Generando contrapoderes ».



Un conte appelé « Ceux d’après, nous avons compris », dédié aux compañeros et compañeras tombés au cours de notre long cheminement. La voix est celle d’une de nos chères « Grand-Mères de la Place de Mai », la compa Alba Lanzilloto.



Panteón Rococó avec la chanson « La Carencia », dans un concert en Allemagne, 2008. Dédié à toutes celles et tous ceux qui, dans le monde entier, sont bouffés par le turbin et malgré tout chantent, dansent, rêvent. Super, les Panteones !

Traduit par El Viejo

source: La voie du jaguar

Source du texte original :
Enlace Zapatista

Suite,  VII - Les plus petit•e•s

 

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